Ces industriels français qui continuent de croire au solaire
Laminée par la concurrence chinoise, la filière solaire française compte encore quelques acteurs de poids, convaincus de pouvoir tirer leur épingle du jeu.
Vaulx-Milieu, petite commune de l’Isère entre Lyon et Grenoble. Sur 12.000 mètres carrés de surface louée dans une usine désaffectée s’écrit un petit conte de fées. Le genre d’histoire dont on raffole au ministère du Redressement productif : jusqu’à présent assemblés en Chine à partir de cellules photovoltaïques pourtant produites à deux pas de là, à Bourgoin-Jallieu, les nouveaux panneaux solaires de l’industriel Photowatt, estampillés « made in France », commencent ces jours-ci à sortir de chaîne.
Pour les 350 salariés de la société, l’aventure a un parfum de revanche. Car Photowatt revient de loin. Victime, comme tant d’autres acteurs occidentaux de l’industrie solaire, d’une concurrence effrénée des Chinois qui s’étaient mis, à partir de 2010, à inonder le marché de panneaux photovoltaïques vendus à prix cassés, l’entreprise (alors propriété du canadien ATS) a été contrainte, en janvier 2011, de se couper un bras. Elle n’a, en effet, eu d’autre choix que de délocaliser en Chine l’assemblage des panneaux, ne conservant en Isère que la production amont, la plus noble, celle qui, à partir du silicium, donne naissance aux cellules photovoltaïques. Mais malgré ce sacrifice, Photowatt n’a pu échapper, onze mois plus tard, au dépôt de bilan. Bien peu, alors, pariaient sur la survie de ce pionnier de l’industrie solaire. Pourtant, aujourd’hui, non seulement Photowatt relocalise à Vaulx-Milieu l’assemblage des panneaux, mais il se paie aussi le luxe de moderniser son usine de cellules de Bourgoin-Jallieu !
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